Effets spécifiques de l'exposition radiofréquence de téléphone mobile sur le tonus vasomoteur cutané
Résumé
L'objectif est d'étudier les modifications produites chez l'homme par l'émission d'ondes radiofréquences (RF) d'un téléphone mobile sur le tonus vasculaire sous ambiance thermique constante. Matériels et méthodes. 21 jeunes adultes volontaires ont été étudiés. Les mesures de débit sanguin cutané sont couplées à celles de température cutanée dans la même zone d'exploration par approche laser doppler (LD) thermostatique (Periflux système Perimed, France) de façon non invasive, en continu et en temps réel. Les mesures sont exprimées en unités arbitraires (Unité de Perfusion). Protocole. Deux sondes LD sont appliquées en amont du lobe de l'oreille en contra latéral (= côté contrôle) et ipsi latéral (= côté exposé aux ondes RF). Deux téléphones portables sont utilisés pour l'exposition RF (GSM, bande de 900 MHz, DAS maximal moyenné sur 10g de 0,49 W/kg), l'un pour les expositions RF réelles, l'autre pour les expositions fictives (sham) n'émettant pas de champ RF. Deux sessions randomisées, en exposition réelle et en exposition Sham, sont réalisées comme suit : une mesure contrôle suivie d'une série de mesures pendant 20 minutes d'exposition puis 20 minutes post-exposition. S'ensuit un test de provocation thermique à 44°C pendant 1 minute pour définir la réserve vasodilatatrice cutanée. Une analyse spectrale du signal de perfusion dans les bandes [0,02 Hz-0,06 Hz] et [0,06 Hz-0,2 Hz] permettent d'évaluer respectivement les activités nerveuse sympathique et myogénique des micro-vaisseaux cutanés. Résultats et interprétation. A même élévation de température cutanée, l'augmentation de débit sanguin cutané est significativement plus importante sous exposition RF que sous exposition Sham. Cette différence de perfusion observée entre les deux expositions reflète des effets spécifiques des ondes RF. Ces modifications sont associées à une capacité vasodilatatrice augmentée des micro-vaisseaux cutanés et une augmentation des activités neurogénique sympathique et myogénique, lors du test hyperthermique.