Analyse économique de la valorisation agricole des produits résiduaires organiques. Deux analyses conjointes menées auprès des agriculteurs et de la société civile
Abstract
Contexte : Cette communication propose d’exposer les résultats de deux études qui ont été menées pour évaluer économiquement les effets associés à la valorisation en agriculture de Produits Résiduaires Organiques (PRO) d’origine urbaine (boues de stations d’épuration, compost de déchets). Cette pratique de recyclage est susceptible d’entrainer des impacts positifs directs, d’ordre agronomique, liés à l’apport de matière organique et d’éléments nutritifs dans les sols. Cependant, elle peut également avoir des impacts environnementaux négatifs liés à la présence de polluants organiques et métalliques dans les PRO. Par ailleurs, d’autres impacts d’ordre économique (tels que les coûts de fertilisation ou l’existence de filière de commercialisation), ou sociétal (notamment les nuisances olfactives) sont associés à ce mode de fertilisation. Méthodes : L’étude, issue du projet PRO-Extern (ADEME), s’appuie sur une méthodologie d’évaluation originale : la méthode des choix multi-attributs (MCMA), qui permet de mesurer à partir d’enquêtes les préférences des personnes interrogées à l’égard de plusieurs effets considérés simultanément. Elle a été employée auprès de deux types de populations : les agriculteurs d’une part, et la société civile (plus généralement) d’autre part, afin d’évaluer l’importance que ces populations accordent aux différents effets de l’épandage de boues ou de composts sur des terres agricoles. Résultats et discussion : Aucune transaction monétaire n’existant aujourd’hui en contrepartie des bénéfices ou des nuisances associés à l’utilisation des PRO, les études ont permis de déterminer une valeur économique pour ces « externalités ». Mais in fine, la confrontation des études permet également d’identifier les principaux déterminants du recours ou non à des PRO d’origine urbaine en tant que fertilisants ou amendements organiques.