La production d’huiles essentielles à action « bio-pesticide » comme filière de valorisation de la phytomasse produite sur des sols historiquement pollués par les éléments traces métalliques - Ineris - Institut national de l'environnement industriel et des risques Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

La production d’huiles essentielles à action « bio-pesticide » comme filière de valorisation de la phytomasse produite sur des sols historiquement pollués par les éléments traces métalliques

Résumé

Parmi les techniques envisageables pour la reconversion des terres agricoles contaminées, le recours au phytomanagement constitue une solution prometteuse sur le plan environnemental et socio-économique. Ainsi, dans le cadre du projet phytEO (https://phyteo.univ-littoral.fr/), financé par l’ADEME, la faisabilité technico-économique d’une stratégie de phytomanagement couplant la phytostabilisation aidée par des amendements biologiques à base de champignons mycorhiziens, avec une filière de production d’huiles essentielles (HE) issues de la biomasse végétale obtenue à partir de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) cultivées sur des sols historiquement contaminés par les éléments traces métalliques (ETM) est à l’étude. Des expérimentations in situ ont été menées sur deux parcelles agricoles de 2 ha, dont l’une contaminée, située sur le site atelier de Metaleurop (SAFIR), présentant des teneurs moyennes en Cd, Zn et Pb, respectivement de 7,2 ; 443 et 394 ppm, 10 à 15 fois supérieures aux bruits de fond géochimiques. Les premières étapes de ce projet ont consisté à (i) mettre en place le dispositif expérimental in situ, (ii) tester la capacité de deux PPAM, la sauge sclarée (Salvia sclarea) et la coriandre (Coriandrum sativum), à se développer sur ces parcelles en présence et en absence d’un inoculum mycorhizien, (iii) distiller les HE, et finalement (iv) déterminer la composition et les propriétés « bio-pesticides » des HE produites. Les deux PPAM testées se développent aussi bien sur la parcelle contaminée que sur la parcelle témoin non polluée. Les rendements en HE obtenus sont d’environ 10Kg à l’hectare pour la coriandre et de 12 à 30Kg à l’hectare pour la sauge, rendements comparables à ce qui est décrit dans la littérature. La coriandre a montré un comportement accumulateur vis-à-vis du Cd. Quant à la sauge, une réduction des teneurs en Pb et en Zn a été observée sur les parcelles inoculées. De plus, les HE ainsi distillées ne présentent pas de contamination par les ETM. Leur analyse en GC-MS a permis de mettre en évidence les composés majeurs suivants : acétate de linalyle, germacrène et linalol pour la sauge - linalol et dérivés de l’acide décénoïque pour la coriandre. Des effets antifongiques, évalués par contact direct et par volatilité contre deux champignons phytopathogènes - Fusarium culmorum et Zymoseptoria tritici, responsables de la fusariose et de la septoriose respectivement - et herbicides, contre deux espèces bioindicatrices (la laitue et le ray-grass), ont été mis en évidence, aussi bien pour les HE issues de la coriandre que pour la sauge. L’HE de coriandre a montré une efficacité supérieure quel que soit le test considéré. Afin de compléter l’étude des propriétés « bio-pesticides » des HE, nous envisageons d’effectuer des tests antifongiques in planta, ainsi que des tests insecticides.
Fichier non déposé

Dates et versions

ineris-03237792 , version 1 (26-05-2021)

Identifiants

  • HAL Id : ineris-03237792 , version 1

Citer

Robin Raveau, Joel Fontaine, Valérie Bert, Anissa Lounès - Hadj Sahraoui. La production d’huiles essentielles à action « bio-pesticide » comme filière de valorisation de la phytomasse produite sur des sols historiquement pollués par les éléments traces métalliques. Journées Condorcet, Jun 2019, Reims, France. ⟨ineris-03237792⟩
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