Risque environnemental associé aux médicaments vétérinaires équins et à la gestion des fumiers - Ineris - Institut national de l'environnement industriel et des risques Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Environnement, Risques & Santé Année : 2020

Risque environnemental associé aux médicaments vétérinaires équins et à la gestion des fumiers

Michel Baudu
  • Fonction : Auteur
Adeline Charriau
  • Fonction : Auteur
Marie-Pierre Halm-Lemeille
Sophie Lissalde
  • Fonction : Auteur
Geneviève Feuillade
  • Fonction : Auteur
Virginie Pallier
  • Fonction : Auteur
Laurence Wimel
  • Fonction : Auteur

Résumé

Ce projet avait pour objectif de préciser le risque environnemental associé à l’usage agronomique de composts de fumier de chevaux ayant reçu des traitements vétérinaires par une approche couplant l’évaluation de l’écotoxicité et la quantification des résidus médicamenteux. Le bilan détaillé des usages vétérinaires sur quatre années au sein d’une station expérimentale a permis de définir un protocole autour de deux événements entraînant un usage intensif de substances pharmaceutiques : la castration des jeunes chevaux et le traitement antiparasitaire annuel. Les résultats ont montré que sur six molécules utilisées pour ces opérations (un antiparasitaire, deux antibiotiques, un anesthésique, un anti-inflammatoire et un diurétique), quatre ont fait l’objet d’une quantification et seules l’ivermectine (antiparasitaire) et la pénicilline G (antibiotique administré après la castration) ont pu être quantifiées de manière significative au moment de la mise en compostage du fumier. Des bioessais sur deux organismes aquatiques (daphnie et microalgue verte) et quatre organismes terrestres ont été réalisés avec les molécules seules ou en mélange ainsi qu’avec les composts et leurs lixiviats. Les plus fortes concentrations auxquelles aucun effet n’a été observé (NOEC) à 72 heures ont été déterminées pour les deux organismes aquatiques. Les valeurs obtenues sont toutes supérieures à 1 μg/l et donc largement au-delà des concentrations environnementales, excepté pour l’ivermectine dont la NOEC est de 100 ng/l. La procaïne ne semble pas affecter les capacités de reproduction de la daphnie, mais une diminution de 52 % de la production de nouveau-nés est observée pour l’ivermectine à 10 ng/l. Une toxicité aquatique a cependant été observée lorsque les six molécules sont en mélange. En ce qui concerne les effets phytotoxiques, l’ivermectine, la dihydrostreptomycine et l’hydrochlorotiazide, pris séparément, engendrent une inhibition de la croissance racinaire sur les trois végétaux testés. Ces résultats peuvent expliquer la toxicité de certains échantillons de fumiers issus des boxes juste après traitement des chevaux. La convergence des essais de toxicité pour le compost préparé à partir du fumier ayant reçu l’ensemble des rejets des traitements ou à partir du fumier de référence permet de conclure à une absence d’effets significatifs sur le sol d’un amendement par du compost de chevaux ayant subi les traitements vétérinaires étudiés.

Domaines

Toxicologie
Fichier non déposé

Dates et versions

ineris-03318009 , version 1 (09-08-2021)

Identifiants

Citer

Michel Baudu, Adeline Charriau, Marie-Pierre Halm-Lemeille, Pascal Pandard, Sophie Lissalde, et al.. Risque environnemental associé aux médicaments vétérinaires équins et à la gestion des fumiers. Environnement, Risques & Santé, 2020, 19 (Suppl. 1), pp.27-33. ⟨10.1684/ers.2019.1377⟩. ⟨ineris-03318009⟩

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